Voici ce que vous devez savoir sur le paiement en plusieurs fois, et sur les risques d’endettement qu’il représente !
Les commerçants sont de plus en plus nombreux à proposer le paiement fractionné. La possibilité de régler le montant de son panier en 3 à 10 fois est en effet une promesse alléchante pour les consommateurs. D’autant plus qu’avec la crise sanitaire, les français font de plus en plus leurs emplettes sur Internet.
Mais derrière cette simplification du paiement se cachent parfois des pratiques douteuses, faisant plutôt penser à des crédits à la consommation qui ne disent pas leur nom. Alors faut-il se méfier du paiement fractionné. Réponse dans cet article.
Paiement fractionné : entre facilité de paiement et crédit à la consommation
Selon l’échéancier de remboursement qui vous sera proposé, le paiement fractionné peut être plus ou moins intéressant. Inférieur à trois mois, sa gestion reviendra au commerçant. Ce qui implique également qu’il pourra choisir ou non de vous imposer des frais supplémentaires.
Néanmoins, ces derniers ayant conscience que le paiement fractionné sans frais est plus attractif, ils sont nombreux à faire ce choix. C’est le cas par exemple de Gifi, qui propose l’ensemble de ses produits (et pour une commande entre 80 et 2000 euros) en paiement fractionné en 3 x sans frais via la solution Facily Pay d’Oney Bank. Parmi les autres organismes de crédit partenaires des grandes enseignes, on retrouve également PayPal (et autres FinTech), Floa Bank, ou encore Sofinco et Cetelem.
Si ces deux derniers noms vous disent quelque chose, c’est normal. Ils proposent en effet des crédits à la consommation, encadrés par le Code Monétaire. Or, si le paiement est fractionné sur plus de 90 jours, c’est ce type de crédit que vous contractez automatiquement.
Le paiement peut alors s’étaler en 10 ou 12 fois. Cela implique également que les conditions sont plus strictes, puisque le commerçant devra surveiller votre solvabilité, vous faire remplir un formulaire et sera obligé de vous apporter un conseil financier.
Bien choisir les commerçants qui proposent le paiement fractionné
Si le paiement fractionné a mis aussi longtemps à se généraliser, c’est d’ailleurs précisément en raison des restrictions imposées par la loi Lagarde. Cela a, de fait, contraint les commerçants et leurs filiales bancaires à pousser le paiement fractionné pour échapper à cette réglementation trop contraignantes. A la clé : offrir cette facilité sans interrompre l’acte d’achat, et permettre aux consommateurs d’obtenir un financement rapide.
Mais l’effet pervers à cela est le risque d’endettement pour le client. En effet, le coût du paiement fractionné n’est pas négligeable, et tourne autour de 2 % sur une période de trois mois (soit 8 % par an).
Attention donc à bien choisir son distributeur, pour éviter ces frais, souvent cachés. Certains les prennent en charge, comme l’enseigne de la grande distribution Carrefour, via sa filiale Carrefour Banque.
Si le paiement fractionné peut vous permettre de diluer le coût d’un achat sur plusieurs mois, attention de ne pas tomber dans le piège de l’endettement. Ce mode de règlement n’est d’ailleurs pas le seul à être dans le collimateur des autorités. Les mini-prêts instantanés font aussi l’objet de l’attention des associations de consommateurs, comme L’UFC que choisir, qui a récemment déposé une plainte auprès du Procureur de la République pour pratiques commerciales trompeuses.