Dans la jungle du streaming vidéo, où les géants comme Netflix et Disney+ se livrent une guerre sans merci, une petite pousse française tente de se frayer un chemin en jouant la carte de la différence. Son nom ? Shadowz. Son crédo ? Le cinéma de genre, et rien que le cinéma de genre. Fièrement autoproclamée "le Netflix de l'horreur", cette plateforme de SVOD a su, depuis son lancement en 2020, créer une véritable communauté de passionnés.
Mais aujourd'hui, en 2025, la question brûle les lèvres de tous les amateurs de frissons : l'abonnement vaut-il encore le coup ? Le catalogue, aussi pointu soit-il, tient-il la distance face à une concurrence de plus en plus affûtée ? Est-ce que la passion des débuts suffit encore à masquer les quelques défauts techniques ?
Accrochez-vous, on a mené l'enquête. Dans cet avis complet, on passe Shadowz au crible : son catalogue, son expérience utilisateur, ses tarifs, ses rivaux... pour vous livrer un verdict sans concession. Alors, prêt à plonger dans l'ombre ?
Qu'est-ce que Shadowz ? La promesse d'un refuge pour les amateurs de frissons
Un concept né de la passion pour combler un vide
Avant toute chose, Shadowz est une histoire de cœur. Le projet est né d'une frustration que beaucoup de cinéphiles connaissent bien : la difficulté de trouver des films d'horreur, des thrillers ou des pépites fantastiques sur les plateformes généralistes. L'idée, portée par une équipe de passionnés menée par les fondateurs Christophe Minelle et Aurélien Zimmermann, était simple : créer un foyer pour le cinéma de genre, un endroit où il ne serait plus relégué aux bas-fonds des catalogues. Créer "la première plateforme de screaming" !
Pour donner vie à cette vision, l'équipe a lancé une campagne de financement participatif sur Ulule fin 2019. Et le résultat a dépassé toutes les attentes ! Avec plus de 36 000 € récoltés (36 536 € pour être précis), soit 365 % de l'objectif initial, le public a envoyé un message clair : oui, il y avait une place et une envie pour un tel service. C'était la preuve qu'une communauté solide attendait son "vidéo-club" de l'horreur.
Le "Netflix du frisson" : une identité forte
Avec une accroche aussi percutante que "le futur Netflix du Frisson", Shadowz a immédiatement affiché son ambition. L'objectif n'était pas de copier le géant américain, mais de s'en inspirer pour devenir LA référence sur une niche bien précise. Cette identité forte est la plus grande force de la plateforme.
Le lancement officiel a eu lieu à une date qui ne doit rien au hasard : le vendredi 13 mars 2020. Ironie du sort, cette date a coïncidé, à quelques jours près, avec le début du premier confinement en France. Un coup de pouce du destin qui a sans doute aidé de nombreux curieux à sauter le pas pour tromper l'ennui et l'angoisse ambiante.
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Analyse du catalogue : le cœur de l'offre Shadowz
Le nerf de la guerre pour toute plateforme de streaming, c'est son contenu. Alors, que trouve-t-on vraiment dans les entrailles de Shadowz ?
Richesse et diversité : plus de 500 films pour tous les goûts
Soyons clairs : le catalogue de Shadowz est un petit bijou pour tout amateur de genre qui se respecte. Avec plus de 500 films au compteur, l'offre est bien plus vaste qu'on pourrait l'imaginer. On y trouve bien sûr les grands classiques que tout le monde se doit d'avoir vus, comme l'indémodable Halloween de Carpenter, le dérangeant Cannibal Holocaust ou le chef-d'œuvre Le Labyrinthe de Pan.
Mais là où Shadowz brille vraiment, c'est dans sa capacité à dénicher des pépites méconnues, des films rares, voire des œuvres totalement introuvables ailleurs. C'est un véritable travail de curation qui met à l'honneur le cinéma du monde entier, bien loin du tout-venant américain qui inonde les autres services.
Une classification pointue pour les connaisseurs
L'un des plus grands plaisirs sur Shadowz, c'est de naviguer dans son catalogue. Oubliez les catégories vagues comme "Horreur" ou "Thriller". Ici, on parle aux vrais fans avec des tags et des sous-genres d'une précision redoutable ! Vous êtes d'humeur pour un Giallo italien bien stylisé ? Un Slasher des années 80 ? Un film de Found Footage qui vous donnera la nausée ? Ou peut-être un Body Horror bien dégoûtant ? Tout y est, à portée de clic.
Cette diversité se ressent dans les choix éditoriaux, avec des films aussi différents que Teddy, une comédie de loup-garou à la française avec un humour très "Groland", ou Pontypool, un huis clos angoissant sur une infection qui se propage par le langage. Une vraie déclaration d'amour à la richesse du genre.
La force des exclusivités et des courts-métrages
Pour convaincre les plus pointus, Shadowz mise sur ses exclusivités, regroupées sous le label "Shadowz Exclu". Il s'agit souvent de films récents, totalement inédits en France, qui n'auraient jamais eu les honneurs d'une sortie en salle. C'est un argument de poids qui, à lui seul, peut justifier l'abonnement.
Autre excellente initiative : la place accordée aux courts-métrages. Ce format, véritable vivier de talents, est le grand oublié des plateformes. Shadowz lui offre une magnifique vitrine et permet de faire des découvertes saisissantes en quelques minutes.
Le point faible notable : la barrière de la langue
Malheureusement, tout n'est pas parfait. Le plus gros reproche fait à Shadowz, et il est de taille, concerne la gestion des langues. Un nombre important de films ne sont disponibles qu'en version originale sous-titrée en français (VOSTFR), sans doublage français (VF). Si les puristes s'en réjouiront, cela peut être un vrai frein pour une partie du public.
Plus frustrant encore, il manque souvent les sous-titres dans la langue originale (par exemple, des sous-titres anglais pour un film en anglais). Et pour couronner le tout, l'interface ne précise pas toujours clairement les options disponibles avant de lancer le film. Agaçant !
Expérience utilisateur et technique : une plateforme à deux vitesses
L'éditorialisation humaine : le grand point fort face aux algorithmes
Si Shadowz se démarque, c'est par son âme. Ici, pas d'algorithme froid qui vous recommande un film parce que vous en avez aimé un autre. Non, ici, il y a des humains ! La fonctionnalité "Pourquoi voir ce film ?" est une merveille : un petit texte passionné qui vous donne le contexte et les clés pour apprécier chaque œuvre. On a l'impression d'avoir le conseil avisé d'un pote cinéphile.
Cet esprit "vidéo-club de quartier" se retrouve partout : dans les propositions de "double feature" pour une soirée thématique, dans les sélections concoctées par des réalisateurs ou des critiques invités... C'est un accompagnement chaleureux qui change tout.
Qualité de streaming et appareils compatibles
Côté technique, Shadowz assure l'essentiel. Les films sont proposés en HD 1080p, ce qui est très correct. En revanche, ne cherchez pas la 4K Ultra HD, elle n'est pas au programme pour le moment. Un petit bémol en 2025, surtout si vous avez un grand écran.
La compatibilité est en revanche un point fort. Vous pouvez regarder Shadowz presque partout :
- Sur votre navigateur web (PC/Mac).
- Via les applications mobiles (iOS et Android), avec téléchargement hors-ligne.
- Sur votre téléviseur via les applications dédiées (Apple TV, Android TV, TV LG).
- En "castant" avec Chromecast ou AirPlay.
- Via les "channels" sur Amazon Prime Video, Molotov, la TV d'Orange ou les Freebox.
Astuce de pro : Attention, un abonnement pris sur le site de Shadowz n'est pas valable sur le channel Amazon Prime, et inversement. Ce sont des abonnements distincts, ne vous faites pas avoir !
Les bugs persistants : le véritable talon d'Achille
C'est ici que le bât blesse. Malgré les années, la plateforme reste victime de problèmes techniques frustrants. De nombreux utilisateurs, même récents, se plaignent de bugs de lecture : l'image qui se fige, le son qui saute, ou le film qui s'arrête sans raison, même avec une connexion fibre optique. Ces soucis semblent venir des serveurs ou du lecteur vidéo lui-même.
Les applications mobiles ne sont pas épargnées, avec des lenteurs et des bugs de connexion qui peuvent gâcher l'expérience. La persistance de ces problèmes est le plus gros point noir de Shadowz et entache sérieusement la bonne volonté qu'inspire le projet.
Prix et abonnements : combien coûte l'accès à l'horreur ?
Des formules simples, transparentes et sans engagement
La politique tarifaire de Shadowz est l'un de ses meilleurs arguments. C'est simple et limpide :
- Abonnement mensuel : 4,99 € par mois.
- Abonnement annuel : 49 € par an (soit environ 4,08 €/mois, une belle économie).
Dans tous les cas, l'abonnement est sans engagement et vous bénéficiez d'une période d'essai gratuite de 7 jours pour vous faire votre propre idée. Impossible d'être plus honnête !
Un positionnement stratégique en tant que service "complémentaire"
Ce prix très doux n'est pas un hasard. Shadowz se positionne intelligemment comme un complément aux autres plateformes pour voir des films en streaming. L'idée n'est pas de vous faire quitter Netflix, mais de s'ajouter à votre panoplie de services pour une somme modique. C'est malin et ça permet de s'adresser aux passionnés sans les ruiner.
Le partage de compte est-il possible ?
Chaque abonnement permet de regarder du contenu sur deux écrans en même temps. Si ce n'est pas une fonctionnalité officielle, cela rend le partage de compte techniquement possible avec un ami ou un membre de votre famille, divisant ainsi le coût par deux. À ce prix-là, ça devient presque donné.
Shadowz face à la concurrence : un trône disputé
Si Shadowz a été une pionnière en France, le trône de l'horreur est aujourd'hui convoité. Une analyse de la concurrence est indispensable.
Le concurrent direct : Insomnia, le challenger de Mediawan
Le principal rival de Shadowz s'appelle Insomnia. Lancé par le puissant groupe Mediawan, ce service 100% horreur est uniquement disponible via les "channels" de Prime Video, MyCanal et Free. Et il frappe fort.
D'abord par son prix, encore plus bas : 3,99 € par mois. Ensuite par son positionnement, plus radical, qui promet les films "les plus extrêmes" et "les plus gores", avec une majorité de titres inédits.
Mais l'arme secrète d'Insomnia, c'est son accord d'exclusivité avec Shudder. Pour ceux qui ne connaissent pas, Shudder est LA référence américaine du streaming d'horreur. Et bien, Shudder n'est pas disponible officiellement en France. C'est Insomnia qui a récupéré les droits de diffusion de ses créations originales, les fameux "Shudder Originals". Des films récents et très attendus comme V/H/S/85 sont donc sur Insomnia, et non sur Shadowz. C'est un coup dur pour notre plateforme française.
Tableau comparatif : Shadowz vs. Insomnia
| Critère | Shadowz | Insomnia |
|---|---|---|
| Prix Mensuel | 4,99 € | 3,99 € |
| Prix Annuel | 49 € | Non disponible |
| Essai Gratuit | 7 jours | 14 jours |
| Catalogue | + 500 films, classiques, pépites, courts-métrages | Centré sur l'inédit, le récent et l'extrême |
| Exclusivités | "Shadowz Exclu" (inédits) | Exclusivités "Shudder Originals" |
| Disponibilité | Site web, Apps dédiées, Channels | Uniquement via Channels |
Les géants du streaming et les autres plateformes cinéphiles
Bien sûr, Netflix, Prime Video et Disney+ ont des films d'horreur. Mais leur offre est souvent limitée, très changeante et manque cruellement de la profondeur et de la passion d'un service spécialisé. Ils jouent dans une autre catégorie.
Quant aux autres plateformes cinéphiles comme MUBI ou LaCinetek, elles s'adressent à un public d'auteurs plus large et ne sont donc pas des concurrentes directes.
Verdict : alors, faut-il s'abonner à Shadowz en 2025 ?
Après ce tour d'horizon complet, il est temps de répondre à la question fatidique. On sort la carte ou pas ?
Tableau récapitulatif : avantages et inconvénients
| Avantages ✅ | Inconvénients ❌ |
|---|---|
| Catalogue riche et diversifié (+500 titres) | Problèmes techniques récurrents (bugs, saccades) |
| Excellente curation éditoriale humaine | Absence de streaming 4K |
| Mise en avant de pépites rares et de courts-métrages | Manque de VF et de sous-titres sur une partie du catalogue |
| Prix très abordable et formules flexibles | Concurrence directe d'Insomnia (moins cher, exclus Shudder) |
| Une démarche passionnée "made in France" | Interface peu claire sur les options de langue |
Pour qui est Shadowz ? Définir le profil d'utilisateur idéal
L'intérêt de Shadowz dépend vraiment de qui vous êtes :
- Pour le fan hardcore et l'explorateur cinéphile : OUI, sans hésiter. Si votre kif, c'est de dénicher des films oubliés, des classiques du cinéma bis ou des courts-métrages barrés, Shadowz est votre paradis. Vous êtes le public qui pardonnera les défauts techniques pour la richesse du fond.
- Pour le consommateur de blockbusters d'horreur : PEUT-ÊTRE. Si vous cherchez surtout les dernières sorties américaines qui font le buzz, vous risquez d'être un peu déçu. Sur ce créneau, Insomnia et ses exclusivités Shudder est sans doute plus pertinent.
- Pour le spectateur dépendant de la VF : PRUDENCE. Le manque de versions françaises est un vrai problème. La période d'essai est indispensable pour vous assurer que vous y trouverez votre compte.
Notre avis final et recommandation
Shadowz est une plateforme au rapport contenu/prix absolument excellent. C'est un service précieux, porté par une passion qui se ressent à chaque instant. C'est plus qu'une plateforme, c'est un acte de résistance cinéphile.
Cependant, cet élan formidable est sérieusement plombé par des faiblesses techniques qui, cinq ans après le lancement, sont de moins en moins pardonnables. Les bugs de lecture et la concurrence frontale d'Insomnia placent Shadowz dans une position délicate.
Notre verdict est donc un OUI, mais... L'abonnement à Shadowz vaut le coup pour le cinéphile curieux, patient, et prêt à fermer les yeux sur quelques défauts pour accéder à une offre éditoriale unique. Pour tous les autres, notre conseil est simple et sans appel : profitez à fond de la semaine d'essai gratuite ! C'est le seul moyen de tester la stabilité du service chez vous et de voir si le catalogue vous fait vraiment vibrer.
Finalement, le choix entre Shadowz et Insomnia pourrait se résumer ainsi : Shadowz est le choix du cœur et de l'explorateur, tandis qu'Insomnia est celui de l'efficacité et des dernières tendances. Le vrai passionné, lui, pourrait bien finir par s'offrir les deux.



